Jean Amblard. 1911-1989.
Jean Amblard est né le 26 juillet 1911 à Clermont-Ferrand. Quand son père, bientôt mobilisé, est reçu premier au concours des PTT, la famille s’installe à Asnières Très tôt, Jean dessine et peint pour sa mère, restée seule. Il suit les cours du soir dans l’atelier du peintre Marcel Laurent.
Rescapé de la « Grande Guerre », Pierre Amblard emmène Jean dès 1918 dans sa maison familiale de Montcheneix, dans le Puy-de-Dôme. Émerveillé, tant par les paysages que par la vie paysanne, Jean découvre les alentours de Rochefort-Montagne, où il retournera régulièrement.
Inscrit à l’école supérieure des Arts décoratifs de Paris, il expose au Salon de la société nationale des Beaux-Arts et entre en 1928 à l’école des Beaux-Arts dans l’atelier de Lucien Simon, où il rencontre son « frère de cœur », Boris Taslitzky. Partageant la vie artistique de Montparnasse, il commence à exposer au Salon d’automne. Marcel Gromaire l’invite à travailler gratuitement dans son atelier.
Appelé au Service militaire en 1931, il en sort en 1934.
Dès 1933, face aux fascismes montants, est fondée l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR), devenue en 1936 la Maison de la culture, sous la direction du poète Aragon. Dès sa libération, Jean y milite activement aux côtés de son ami Boris avec les peintres Fougeron, Pignon… Il adhère au Parti communiste.
Jean Amblard was born on July 26, 1911 in Clermont-Ferrand. When his father, soon to be mobilized, came first in the PTT competitive examination, the family moved to Asnières. From an early age, Jean drew and painted for his mother, who was left on her own. He took evening classes in the studio of painter Marcel Laurent.
A survivor of the Great War, Pierre Amblard took Jean to his family home in Montcheneix, Puy-de-Dôme, in 1918. Amazed by both the landscapes and country life, Jean discovered the area around Rochefort-Montagne, to which he returned regularly.
Enrolled at the Ecole Supérieure des Arts Décoratifs in Paris, he exhibited at the Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, and in 1928 entered Lucien Simon’s studio at the Ecole des Beaux-Arts, where he met his “brother at heart”, Boris Taslitzky. Sharing the artistic life of Montparnasse, he began exhibiting at the Salon d’Automne. Marcel Gromaire invites him to work for free in his studio.
Called up for military service in 1931, he left in 1934.
In 1933, in the face of rising fascism, he founded the Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR), which in 1936 became the Maison de la culture, under the leadership of the poet Aragon. As soon as he was released from prison, Jean became an active activist alongside his friend Boris, the painters Fougeron and Pignon… He joined the Communist Party.
En 1936, Jean participe à la préparation de la pièce Quatorze-Juillet de Romain Rolland, dont Picasso réalise le rideau de scène. En 1937, il expose dans l’Exposition universelle avec les artistes de la Maison de la culture. Appelé au 13e zouaves en 1939 durant la « Drôle de Guerre », il rejoint l’Angleterre après la bataille de Dunkerque, puis la France par la Belgique.
Démobilisé en 1940, il entre dans la Résistance clandestine du Front national des Arts à Paris. On le retrouve en 1943 à Montcheneix avec une première mission de peintre ethnographe pour le musée des Arts et traditions populaires fondé dans la foulée de 1936 et toujours dirigé par son ami Georges Henri Rivière, saisissant la vie des villages de sa commune, en pleine Occupation, tout en assurant la liaison avec les Maquis.
In 1936, Jean takes part in the preparation of Romain Rolland’s play Quatorze-Juillet, for which Picasso creates the stage curtain. In 1937, he exhibited at the Universal Exhibition with artists from the Maison de la Culture. Called up to the 13th Zouaves in 1939 during the “Drôle de Guerre”, he returned to England after the Battle of Dunkirk, then to France via Belgium.
Demobilized in 1940, he joined the underground Front National des Arts in Paris. In 1943, he returned to Montcheneix on his first mission as an ethnographic painter for the Musée des Arts et Traditions Populaires, founded in 1936 and still run by his friend Georges Henri Rivière, capturing village life in his commune at the height of the Occupation, while liaising with the Maquis.
Blessé au cours de la Libération de Colmar, Jean Amblard saura dépasser le handicap d’une jambe et de doigts amputés. Après une seconde mission ethnographique en 1947 dans les mines de Lorraine et du Nord de la France aux côtés de Boris Taslitzky, survivant de Buchenwald, il saura poursuivre la réalisation d’une œuvre souvent monumentale, faite de peintures, sculptures, ciments gravés, laves émaillées. En 1981, grâce à ses amis, il surmontera une deuxième amputation aux côtés de son épouse, Nicole dite « de Ricou », artiste peintre, rencontrée en 1947, tandis qu’il achevait Les Maquis de France, peinture monumentale inaugurée à la mairie de Saint-Denis en 1948…
Wounded during the Liberation of Colmar, Jean Amblard overcame the handicap of an amputated leg and fingers. After a second ethnographic mission in 1947 in the mines of Lorraine and Northern France, working alongside Buchenwald survivor Boris Taslitzky, he continued to create a body of work that was often monumental, comprising paintings, sculptures, engraved cements and enamelled lava. In 1981, thanks to his friends, he overcame a second amputation alongside his wife, Nicole dite “de Ricou”, a painter he had met in 1947, while completing Les Maquis de France, a monumental painting inaugurated at Saint-Denis town hall in 1948…
Militant de l’éducation populaire, peintre « témoin de son temps », Jean Amblard travaille pour l’espace public. Sur les places, écoles, salles des mariages… églises, son énergie généreuse traverse une œuvre à l’image de sa vie.
Jean Amblard meurt à Montcheneix le 18 juin 1989.
Pour en savoir plus, voir le film de Raoul Sangla, Jean Amblard, un peintre d’Auvergne, réalisé en 2011 avec le soutien du Conseil général du Puy-de-Dôme.
An activist for popular education and a painter who “witnessed his time”, Jean Amblard works for the public space. In squares, schools, wedding halls… churches, his generous energy runs through a body of work that mirrors his life.
Jean Amblard died in Montcheneix on June 18, 1989.
To find out more, see Raoul Sangla’s film, Jean Amblard, un peintre d’Auvergne, produced in 2011 with the support of the Conseil général du Puy-de-Dôme.